Marche d’une semaine du 25 au 30 août 2015 à l’occasion du 1500ème anniversaire de l’Abbaye de Saint Maurice d’Agaune ( (Suisse )

25 Août 2015 - 30 Août 2015

Du mardi 25 août au 30 août 2015 : marche de 5 jours sur la voie Francigena dans le cadre des manifestations associées au 1500ème anniversaire de l’abbaye de Saint-Maurice d’Agaune .

( Suisse )

Quatre marches partant des 4 points cardinaux arriveront le samedi 29 aout 2015 à 16h00 sur le parvis de l’Abbaye St Maurice où aura lieu l’accueil des pèlerins

Des marches de 5 à 6h par jour sont prévues de Baillaigues avec passage à Romainmotiers, Lausanne, Vevey, Aigle et arrivée à Saint-Maurice

Nombre de participants maximum : 15

L’association ACCR-BFC encadrera la marche Nord

Encadrants : Jacques GUY et Jean SECHEHAYE

Renseignements et inscriptions sur le site : www.accr-bfc.fr

L’abbaye de Saint-Maurice d’Agaune

Histoire

1. La christianisation

Le Valais, traversé par les voies du Mont-Joux et du Simplon, permettait à l’Italie de communiquer avec les Gaules et la Germanie. Des marchands et des soldats sillonnaient la vallée du Rhône. Les uns et les autres comptaient parmi eux des chrétiens qui profitèrent sans doute de leur passage pour propager l’Évangile. On peut admettre aujourd’hui que l’établissement du christianisme en Valais est historiquement attesté depuis la fin du IVe siècle. Ajoutons que la christianisation s’est faite en douceur et qu’elle s’est terminée très vraisemblablement au VIIIe siècle.

2. Le siège épiscopal à Octodure (IVe au VIe siècle)

Saint Théodule
Saint Théodule (ou Théodore), évêque d’Octodure (Martigny) a participé au concile d’Aquilée en 381. Il s’agit sans doute du même Théodore qui a signé la lettre du Synode de Milan (393) au pape Siricius. Son historicité est donc certaine et il est probablement le premier évêque du Valais. On peut affirmer par ailleurs que Théodule est bien l’initiateur du culte de saint Maurice et de ses compagnons en Valais.

Octodure
Le premier chef-lieu du Valais romain est le Forum Claudii (Martigny), dont le nom celte (Octodurum) demeure tout de même en usage. Il est donc normal que Saint Théodule porte le titre d’évêque d’Octodure et que c’est là que se trouve le siège épiscopal du IVe au VIe siècle.

Le diocèse
On ne sait pas avec précision quelles sont les limites du diocèse à la fin du VIe siècle. On ne les connaîtra qu’à partir du Moyen Age. La population du diocèse est constituée surtout de Celtes et de quelques romains. À cette époque, le diocèse d’Octodure était certainement placé sous l’autorité de l’évêque métropolitain de Vienne (France). On retrouve le monogramme du Christ sur l’inscription de Ponce Asclépiodote taillée dans la pierre et datée de 377. Elle se trouve encastrée dans le mur de l’hôtel de ville de Sion.

3. Saint-Maurice d’Agaune
Bien avant les romains déjà, le défilé d’Agaune sert de passage principal à travers les Alpes. La source qui jaillit au pied de la falaise qui domine la ville suggère l’existence à Agaune d’un lieu sacré pour les celtes. Les Romains y élèvent un petit autel votif dédié aux nymphes. C’est dans l’enclos près de la source que saint Théodule dépose les restes des martyrs thébains et les abrite dans un petit bâtiment adossé à la falaise qui avait une fonction funéraire. Un clergé a assuré dès le début la garde des reliques. Ce sanctuaire a été agrandi au IVe siècle.

4. Fondation de l’abbaye
Comme de nombreux pèlerins venaient vénérer le tombeau des martyrs, on y construit un hospice et une première chapelle. Sigismond, associé par son père, le roi Gondebaud, au gouvernement des Burgondes, fonde en 515 l’abbaye de Saint-Maurice. La cité d’Agaune a d’ailleurs pris son nom et s’appelle aujourd’hui Saint-Maurice. Alors que son père « Gondebaud » avait été fidèle à l’arianisme, Sigismond avait embrassé le « Catholicisme » et fit de l’abbaye, dès son accession au trône en 516, un lieu de pèlerinage pour son peuple qui avait dû le suivre dans sa foi. La première basilique date de cette époque, ainsi que le baptistère, permettant de procéder selon le rite de l’immersion partielle, qui peut être encore visité.
L’inauguration solennelle de l’abbaye a lieu le 22 septembre 515 en présence du roi et de saint Avit, évêque de Vienne (France) et père spirituel du roi. Agaune devint dès lors la métropole monastique du royaume de Bourgogne. C’est le début d’une vie monastique bien organisée.

En 574, l’abbaye fut ravagée par les « Lombards« . Après leur départ la basilique fut reconstruite.

Sigismond y installa 500 moines et y fit bâtir une nouvelle basilique, orientée est-ouest, au pied du rocher. Les moines suivaient la « Laus perennis » et ce jusqu’au IXe siècle, et le lieu prospéra pendant deux siècles.

Le nombre de moines a peu à peu diminué au VIIe et VIIIe siècles. Aussi, des chanoines leur succèdent. Suite à des éboulements, la basilique est reconstruite aux VIIIe XIe siècles, toujours dans le sens est-ouest.
En 1128, les chanoines adoptent la règle de Saint-Augustin.

Durant le Moyen Âge, l’abbaye joua un rôle politique majeur dans l’histoire régionale et est aujourd’hui la plus ancienne abbaye d’Europe occidentale en activité à avoir été occupée en permanence. Le premier roi de « Bourgogne transjurane« , Rodolphe, « Comte d’Auxerre », y fut couronné. Si certains de ses abbés furent évêques de Sion, et donc comtes du Valais, il est fréquemment allié à la maison de Savoie.

Saint Bernard de Menthon élève un refuge au col du Mont-Joux (Grand-St-Bernard) pour venir en aide aux voyageurs. De passage en 1049, le pape Léon X y trouve une communauté de chanoines réguliers. De nombreuses luttes vont déchirer le Valais qui va passer du Royaume Burgonde à la Savoie, puis à la maison des Zaehringen pour devenir enfin un fief dépendant de l’empereur d’Allemagne. L’évêque de Sion devra faire face à de nombreux conflits avec la Savoie et lutter pour garder son pouvoir temporel, tout d’abord face aux nobles puis, face au peuple lui-même.

Suite à un nouvel éboulement, la basilique dut être reconstruite au XVIIe siècle, en suivant l’orientation nord-sud cette fois-ci.

Le rôle politique de l’abbaye disparut en 1798 lors de la Révolution valaisanne ; l’abbaye quitta le diocèse de Sion en 1933, année où elle devint une abbaye territoriale, son abbé ayant désormais le rang d’évêque.
En 1942, un nouvel éboulemement détruit à nouveau l’église, qui fut reconstruite après la Seconde Guerre mondiale et obtint le titre de basilique mineure en 1948.

Un important atelier d’orfèvrerie romane semble y avoir été tenu aux XIIe et XIIIe siècles.

Des fouilles sont en cours à l’emplacement des sanctuaires primitifs.

Le trésor

Parmi les nombreuses pièces exposées, il convient de noter quelques éléments exceptionnels:

  • La châsse de l’abbé Nantelme, datant de 1225
  • La châsse des enfants de saint Sigismond, datant du XIIIe siècle
  • La grande châsse de saint Maurice, datant du XIIIe siècle
  • Le reliquaire de la Sainte Épine, offert par « Louis IX de France »
  • Le coffret de Teudéric, mérovingien, datant du VIIe siècle
  • Le vase de sardonyx, datant d’avant notre ère et réhaussé d’orfèvrerie carolingienne
  • L’aiguière de Charlemagne, d’époque carolingienne, aux émaux byzantins
  • Le chef-reliquaire de saint Candide, datant des environs de 1165