Les voies Jacquaires

L’histoire du pèlerinage de Saint Jacques de Compostelle

La naissance du pèlerinage de Saint Jacques de Compostelle  est liée à la vie et au martyre de Saint Jacques dont il est difficile de savoir ce qui relève de la réalité historique et de la légende.

L’apôtre Saint Jacques

Fils de Marie Salomé et de Zébédée, Jacques de Zébédée a été appelé Jacques le Majeur, en qualité d’ainé et surtout pour le différencier de Jacques Alphée, un autre apôtre connu sous le nom de Jacques le Mineur.

Avec Jean, son frère, et Pierre, il a fait partie des intimes de Jésus.

Jacques le Majeur a été envoyé en Espagne pour l’évangéliser. Les récits divergent quant aux régions parcourues et au nombre de disciples convertis (entre 4 et 7).

Après son retour en Judée, en 42 ap. J.-C., il est arrêté sur ordre d’Hérodes Agripa, roi de Judée. Pour donner un châtiment exemplaire à la communauté chrétienne, le roi le fit martyriser et tuer par l’épée. Il fut un des premiers martyrs chrétiens.

La translation de Saint Jacques a donné à des récits légendaires : Anathase et Théodore, compagnons de l’apôtre, auraient embarqué sa dépouille sur un bateau « en pierre ». Après avoir traversé la Méditerranée, ils arrivèrent par la côte atlantique à Fisterra pour l’enterrer dans un cimetière situé au niveau de l’actuel Santiago de Compostela.

Ce n’est que le 25 juillet 813 que la sépulture aurait été découverte par un ermite qui aurait été inspiré par un songe !

Le roi des Asturies, Alphonse II le Chaste, érigea une église et un monastère à côté du tombeau. C’est donc à ce niveau que s’est développée la ville de Saint Jacques de Compostelle ; le tombeau de Saint Jacques devint un but de pèlerinage pour toute la chrétienté ; les pèlerins convergeaient vers Compostelle c’est-à-dire vers le champ des étoiles.

Évolution du pèlerinage de Saint Jacques de Compostelle

Les débuts du Pèlerinage sont d’abord très modestes, n’attirant que les fidèles galiciens. La protection du roi des Asturies Alphonse II (782-842) et de ses successeurs entraîne progressivement son développement. C’est le pèlerinage de l’évêque du Puy en Velay, en 950, Monseigneur Godescale qui retiendra l’attention de la postérité. Il dispose d’importantes relations en Aquitaine, en Bourgogne où il est l’ami de l’Archevêque de Lyon et de l’Abbé de Cluny.

Les XIIe et XIIIe siècles constituent l’âge d’or du pèlerinage. Les pèlerins viennent de toute l’Europe y compris des régions les plus éloignées comme la Scandinavie ou la Hongrie. De grands personnages sont signalés : l’Impératrice Mathilde en 1137, le Roi de France en 1154.

La notoriété de Compostelle égale celle de Rome ou de Jérusalem. Saint Jacques profite d’un certain nombre d’éléments favorables. En effet, à cette époque, le culte des reliques connaît un grand succès et Compostelle possède le seul corps entier d’apôtre de tout l’Occident. Entre les Xe et XIIe siècles, du fait des multiples conflits politiques, Rome connaît un déclin des pèlerinages dans la Ville Éternelle. Après la perte de Jérusalem en 1244, la papauté essaye de promouvoir une nouvelle croisade en Europe au détriment des Lieux Saints.

Tout au long des chemins convergeant vers Saint Jacques de Compostelle, ont été construits des chapelles, des églises, des abbayes, des monastères et des hospices  pour accueillir les pèlerins, pour les restaurer et pour leur apporter des soins.

Du  XIIe siècle au XVe siècle période d’apogée du pèlerinage,  beaucoup de pèlerins, partaient malades dans l’espoir d’obtenir la guérison ; avant d’arriver à destination, ces pèlerins  invoquaient Saint Roch.

Dans tous ces lieux, se trouvent de nombreuses représentations de Saint Jacques, vers qui se dirige tout pèlerin et de Saint Roch censé guérir le pèlerin de ses maladies, notamment infectieuses.

Les représentations de Saint Jacques

Les représentations de Saint Jacques

Saint Roch : histoire et représentations

Saint Roch-histoire-représentations 

 

Les Chemins de Compostelle en France

Le Guide du pèlerin de Saint Jacques de Compostelle, rédigé en 1140 par Aymeri Picaud, consigne pour la première fois les quatre chemins  historiques français qui mènent à St-Jacques :

  • la  via Podiensis (ou voie du Puy) est le chemin qui relie Le Puy en Velay à Saint Jean Pied de Port ; il passe par la Margeride, l’Aubrac, Conques, le Quercy la Gascogne le Gers le Béarn et le Pays Basque. Ce chemin est parfois qualifiée de route « des Bourguignons et des teutons ».
  •  La via Lemovicensis (ou voie de Vézelay) est le chemin qui relie  Vézelay à Saint Jean Pied de Port; Au départ, il y a deux voies, l’une passant par Bourges, l’autre passant par Nevers; ces deux voies se rejoignent à Gargilesse; le chemin passe alors par le Limousin, le Périgord, les Landes et rejoint la via Podiensis à la Croix de Gibraltar (Pyrénées Atlantiques).
  • La via Turonensis (ou voie de Tours) est le chemin qui débute à la tour Saint Jacques à Paris et se poursuit jusqu’à Saint Jean Pied de Port; au départ, il y a deux voies, l’une passant par Chartres, l’autre passant par Orléans. À partir de Tours, ville de convergence des deux voies, le chemin passe par  Poitiers, Saintes, Bordeaux, Dax et rejoint la Via Lemovicensis à Saint Palais (Pyrénées Atlantiques).
  • la via Tolosana (ou voie d’Arles) va d’Arles au col du Somport; elle passe  par Saint Gilles, Saint Guilhem le Désert, Castres , Toulouse, Auch.

La Via Tolosana se poursuit en Espagne par le Camino Aragonès jusqu’à Puente la Reina où arrivent les trois autres chemins.

Sur le socle de cette  statue moderne d’un pèlerin est écrit: « à partir d’ici, tous les chemins jusqu’à Santiago ne font plus qu’un ».  Et ce chemin unique est le Camino Francès.

 

Plus récemment, une dernière voie a été ouverte : la voie des Piémonts (ou Camino Romieu) relie Montpellier à Saint Jean Pied de Port. Cette voie permet d’apprécier les reliefs  de la chaîne Pyrénéenne en arrière plan.

 

De l’oubli à la renaissance du pèlerinage

Après l’apogée  entre le XIIe et le  XVe  siècles, le pèlerinage sur les différentes voies vers Saint Jacques de Compostelle tombe progressivement dans l’oubli ;  la guerre de Cent ans entre Français et Anglais (1337 – 1453) rend les chemins dangereux. La réforme initiée par Luther (1483 -1548) constitua un frein au pèlerinage. Ensuite, les guerres de religion en France, le siècle des Lumières et enfin la révolution française engendreront l’arrêt du pèlerinage.

Ce n’est qu’au cours de la seconde moitié du XXe siècle que les pèlerins reprendront les voies menant à Saint Jacques de Compostelle. Le balisage des différentes voies, l’ouverture de nombreux chemins de raccordement aux différentes voies historiques et le développement des hébergements et structures d’accueil ont contribué au succès du pèlerinage.

À titre d’exemple, en 2023, il y a eu :

  •  23 540 départs et/ou passages au Puy en Velay
  •  57 338 départs et/ou passages à Saint Jean Pied de Port
  •  446 000 arrivées  à Saint Jacques de Compostelle (avec la demande de la Compostela)

Carte des voies historiques vers Saint Jacques de Compostelle et des voies de raccordement en France

D’après : https://www.compostelle-nord.com/partir/les-principaux-chemins-en-france/

 

La reconnaissance des chemins de Compostelle au niveau européen et mondial

De la reconnaissance en tant qu’itinéraires culturels européens à l’inscription sur la liste du Patrimoine Mondial de l’Humanité par l’UNESCO

La reconnaissance des Chemins de Compostelle au niveau européen et mondial

 

Les Chemins de Compostelle en Bourgogne et France Comté 

La voie de Saint Bernard

La particularité de la voie de Saint Bernard est de mettre en relation la Via Francigena depuis l’abbaye de Clairvaux et la ville de Vézelay, point de départ du chemin de Compostelle, la Via Lemovicensis, c’est-à-dire la voie de Vézelay.

Le nom donné à cette voie est à relier à la vie et à l’œuvre de Saint Bernard qui se retrouvent tout au long du parcours dans  différents lieux et villes.

Il y a également d’autres personnages illustres : Buffon, autour de Montbard ; Catherine Labouré née à Fains lès Moutiers.

 

Vie et destin de Saint Bernard

Bernard est né en 1090 à Fontaine les Dijon (en Côte d’Or). En 1098, Il est envoyé à l’école canoniale de Saint Vorles à Châtillon sur Seine ; il y restera jusqu’à l’âge de 22 ans. En 1112, il entre à l’abbaye de Cîteaux en compagnie de quatre de ses frères et d’une vingtaine de ses amis. En 1115, il est envoyé pour fonder une nouvelle maison cistercienne dans une « claire vallée » à côté de Bar sur Aube qui deviendra l’abbaye de Clairvaux. Saint Bernard devient et demeure abbé de Clairvaux jusqu’à sa mort en 1153. Pendant les 38 années d’abbatiat, Saint Bernard contribue à la création de 68 abbayes filles, dont l’abbaye de Fontenay en 1118. Il accomplira différents miracles, notamment à l’église Saint Vorles de Chatillon sur Seine et dans le village de Cunfin.

Le 31 mars 1146, Saint Bernard prêche pour la seconde croisade à Vézelay en présence du roi Louis VII le Jeune. Après avoir assisté à ce prêche, Anséric III, seigneur de Montréal (dans l’Yonne), décide de participer à cette croisade ; il fait le vœu que s’il revient vivant, il construira une collégiale à Montréal. Ainsi à son retour de Terre sainte, il fait construire la collégiale Notre Dame près de son château.

L’abbaye de Clairvaux (Aube)

L’abbaye de Clairvaux

La Fontaine Saint Bernard

La fontaine Saint Bernard

La chapelle Sainte Anne à Cunfin (Aube)

La chapelle Sainte Anne à Cunfin

L’église Saint Maurice à Cunfin (Aube)

L’église Saint Maurice-Cunfin

Les Curiosités géologiques

Curiosités botaniques

L’église Saint Bernard de Riel les Eaux (Côte d’Or)

L’église Saint Bernard de Riel les Eaux

L’église de l’Assomption à Belan-sur Ource (Côte d’Or)

L’église de Belan

L’église Saint Vorles à Chatillon sur Seine (Côte d’Or)

L’église Saint Vorles

La chapelle Saint Marguerite à Vaugimois (Côte d’Or)

La chapelle de Vaugimois

L’abbaye de Fontenay (Côte d’Or)

L’abbaye de Fontenay

Le site des Munières à proximité de l’abbaye de Fontenay

le site des Munières-Fontenay

La chapelle Saint Georges au Hameau de Saint Just (Côte d’Or)

La chapelle Saint Georges de Saint Just

Vie et destin de Catherine Labouré – Fain les Moutiers (Côte d’Or)

Fain-lès-Moutiers

L’église Saint Symphorien à Époisses (Côte d’Or)

L’église d’Époisses

L’église Saint Aignan à Cisery (Yonne)

L’église Saint Aignan de Cisery

La chapelle de Maison Dieu (Yonne)

La chapelle de Maison-Dieu

La collégiale Notre Dame à Montréal (Yonne)

La Collégiale Notre Dame-Montréal

La chapelle de Montjalin (Yonne)

La chapelle de Montjalin

La collégiale Saint Lazare à Avallon (Yonne)

La collégiale Saint Lazare-Avallon

L’église de l’Immaculée Conception à  Tharoiseau (Yonne)

L’église de Tharoiseau

L’église Notre Dame à Saint Père sous Vézelay (Yonne)

L’église Notre Dame-Saint Père